Voilà bientôt trente ans, le vendredi 13 novembre 1987, la colline du Calvaire s’enflammait sous l’effet de la combustion conjuguée entre les vieilles poutres de l’usine Antoine Canat d’une part, et les fûts de résines synthétiques de la société T2L Chimie d’autre part. Un incendie spectaculaire au point que la colonne de fumée noire s’élevant des toitures éventrées par les déflagrations, fut ce jour-là visible depuis la Montagne Noire et Saissac.
Le temps qui fait toujours son œuvre, a effacé des mémoires les derniers vestiges d’une activité florissante, accélérant dans le même temps, la disparition des friches industrielles. Pourtant, et n’en déplaise aux ornithologues, à l’image du phénix renaissant de ses cendres, ce périmètre qui plus d’un demi-siècle durant symbolisa la richesse industrielle du Kercorb, s’apprête à accueillir une nouvelle activité industrielle de pointe. Classé jusqu’alors de façon verticale dans un vieux carton oublié, le projet vient de retrouver sa vigueur initiale, grâce à la constitution d’une société d’ingénieurs chargée de produire un prototype électrique automobile (cf. photo ci-dessous).
Le modèle se recharge comme un simple portable.
Dont le délicat montage pièce par pièce, se fera sur une chaîne excluant toute automatisation, ce qui forcément devrait provoquer l’appel d’air nécessaire à une embauche à grande échelle. Les premiers matériaux, et surtout les premières machines, préalablement destinées à la recherche sous-marine, et permettant de récupérer des pièces en grande profondeur, seront livrés avec l’arrivée de l’été prochain. D’ailleurs et depuis plusieurs jours déjà, la nacelle des services techniques de la commune s’active à l’élagage des platanes. Sur la route de Mirepoix notamment, afin de sécuriser la noria des convois hors-gabarit attendue sur la bretelle d’accès, créée en juillet 2001.
Bretelle qui, il est utile de le rappeler et pour mémoire, a notablement modifié le paysage, entraînant la destruction d’un hangar construit en 1930 (photo ci-dessus). Homologué par la CIP (compagnie industrielle des pétroles, lointaine ancêtre de Total), c'était un dépôt dans lequel les fûts de carburant destinés à la consommation de l’ensemble du canton de Chalabre, étaient stockés. Juste retour des choses donc que l’installation de cette ligne de montage automobile, dont les premiers modèles seront acheminés vers l’anneau de vitesse du Champ Legrand, espace en cours de reconfiguration pour essais, comme l’indique le cliché ci-dessous.
Après le drap, le chapeau et la chaussure, rehaussés par le savoir-faire dont les Chalabroises et les Chalabrois ont toujours fait montre, l’automobile avec un grand A est déterminée à se faire une place au soleil du Kercorb. Si nous avons pu nous introduire dans le bureau d'études, afin de soustraire un cliché et quelques plans de ce modèle exclusif, plus difficile aura été de rencontrer son créateur, lequel n’éprouve pas l’urgence d’en réclamer la paternité.
Sur la figure 2, à droite, la prise de branchement sur les bornes électriques du tour de ville.
Les essais en soufflerie ont comblé les ingénieurs.